Retour sur les quatre jours de ce 17ème festival : retrouvez ci-dessous la description de tous les événements, avec les enregistrements sonores ou vidéos des conférences et des tables-rondes, et de nombreux liens vers les ouvrages ou les blogs de nos invité.e.s.
Le genre, l’écologie et les classes sociales
MERCREDI 5 AVRIL – Conférence-débat enregistrée avec Sandrine Rousseau (députée de la IXe circonscription de Paris) et Céline Bessière (sociologue, professeure à l’université Paris-Dauphine (Irisso-Cnrs).
Médiatrice : Hélène Stevens, sociologue, maîtresse de conférences à l’université de Poitiers, chercheure au gresco, groupe de recherches et d’études sociologiques du Centre Ouest.
Pour lutter contre la domination masculine, il faut en comprendre toutes les facettes. Organisation économique, famille, sexualité, éducation, langage mais aussi relations avec la nature : ce sont aujourd’hui toutes ces questions dont s’empare le féminisme. Un tour d’horizon avec la figure montante de l’écologie politique, qui a récemment contribué à Par-delà l’androcène, et les deux sociologues autrices d’un ouvrage devenu incontournable : Le genre du capital.
Genre, cultures et intervention des ONG en Inde
JEUDI 6 AVRIL – Table-ronde filmée avec Charles Armithan, directeur des programmes de Social Change And Development (Scad) ; Odette Furois et Hélène Shemwell, de l’association poitevine Education World 86 ; et la politiste Virginie Dutoya, chargée de recherche au CNRS (CEIAS) et spécialiste de la cause des femmes et du genre en Inde.
Médiateur : Aymeric le Corre, doctorant en sociologie à l’université de Poitiers.
Une rencontre exceptionnelle autour des actions conduites par l’ONG indienne SCAD, au Tamil Nadu, en faveur de l’éducation, de la santé et de l’environnement, avec les populations les plus démunies (Intouchables, Populations tribales, Gitans…), dans une perspective de lutte pour l’émancipation des femmes et des minorités.
Les jeunes et l’amour, des cités aux beaux quartiers
JEUDI 6 AVRIL – Conférence – débat avec Isabelle Clair, directrice de recherche au CNRS (Iris).
Médiateur : Jean-Dilip Sen Gupta (professeur de Sciences Economiques et Sociales au lycée Aliénor d’Aquitaine, Poitiers)
Comment se nouent les relations amoureuses à la fin de l’adolescence ? Quels sont aujourd’hui les rapports de genre chez les jeunes ? Quelle place pour les insultes, le sexisme et l’homophobie ? Une étude des transformations des vingt dernières années, à partir d’enquêtes dans des cités HLM, en milieu rural et dans la bourgeoisie parisienne.
L’enjeu éducatif
JEUDI 6 AVRIL – Atelier (non enregistré) avec Guillaume Cuny, doctorant au Centre Pierre Naville (Paris-Saclay), Nelly Millet, doctorante au laboratoire Fred (Limoges) et Sophie Richardot, maîtresse de conférences à l’université de Picardie (Curapp-CNRS).
L’école est-elle éduquée au genre ? Une approche des questions féministes et LGBT+ à l’école à partir d’enquêtes sur les jeunes filles qui s’orientent vers les soins à la personne, sur l’éducation à la sexualité et sur les stratégies éducatives des familles homoparentales.
La défense des droits
JEUDI 6 AVRIL – Atelier (non enregistré) avec Arlette Gautier, professeure émérite à l’université de Brest (Labers), Guillaume Marsallon, délégué national de la Cimade en région Centre-Ouest et Adeline Moussion-Estève, doctorante à la Birkbeck University, Londres.
Où en sont les droits issus des luttes des femmes et des minorités sexuelles et de genre dans le monde ? Comment se renouvellent les répertoires de politisation, notamment vis-à-vis des violences sexuelles ? Et comment ces questions traversent-elles toutes nos luttes, comme celles pour l’accueil des migrant·e·s ?
Prestation-surprise avec La Coloc Drag !
JEUDI 6 AVRIL – La Coloc Drag nous a offert un moment de détente inoubliable, dans le cadre des jeudis du bar du Local.
Compagnie artistique fondée l’année précédente, la Coloc Drag joue du travestissement le plus extravagant pour s’affranchir des codes de genre et nous fait partager son esprit à la fois transgressif et inclusif. A suivre sur leurs comptes facebook et instagram.
Soirée théâtre : LA MOTIVATION
JEUDI 6 AVRIL – Pièce de théâtre LA MOTIVATION avec Aurélia Tastet, de la Compagnie Le dénouement qu’on voudrait. (Entrée : 5 €).
Alice travaille. Ce matin, elle doit revêtir la mascotte de son entreprise : un lapin blanc. Mais en revêtant l’adorable costume, quelque chose en elle se froisse… elle passe de l’autre côté du marché du travail. Au pays du travail rému-narré, elle analyse et ré-enchante les finalités du travail moderne, et au vu de l’état actuel du marché, elle prend le parti d’en rire.
Féminismes matérialistes et écoféminismes
VENDREDI 7 AVRIL- Table-ronde enregistrée avec les étudiant·e·s de master de philosophie de 2e année de l’université de Poitiers, Camille Guéry, Sarah da Cruz et Lucas Polo, et Alexis Cukier, maître de conférences à l’université de Poitiers (Mapp).
Médiateur : Jérôme Camus, sociologue, maître de conférences à l’université de Limoges.
Un tour d’horizon des courants et des périodes du féminisme, du XIXe siècle à aujourd’hui, avec trois moments-clés : la parution du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir en 1949, le féminisme matérialiste des années 1960-1970 et l’écoféminisme et les théories de la reproduction sociale des années 2010. Les étudiant.e.s y ont présenté : Caliban et la sorcière de Silvia Federici, Exploiter le ventre de la terre d’Emilie Hache et Penser l’écoféminisme de Geneviève Pruvost
Fragments d’histoires des genres et des classes à travers l’œuvre de Giulia Andreani
VENDREDI 7 AVRIL – Conférence (non enregistrée) avec Julie Schowing, diplômée de l’École européenne supérieure de l’image et étudiante en master d’histoire de l’art à l’université Paris 1.
Qu’il s’agisse d’ouvrières, de cheminotes ou de pompières, les œuvres de Giulia Andreani sont très souvent empreintes de dimensions genrées et sociales. Ou comment le travail artistique permet d’appréhender l’histoire des rapports de domination.
Des femmes qui tiennent la campagne
VENDREDI 5 AVRIL – Conférence-débat avec Sophie Orange, maître de conférences à l’université de Nantes (Cens-Cnrs) et Fanny Renard, maître de conférences à l’université de Poitiers (Gresco), qui ont présenté leur ouvrage : Des femmes qui tiennent la campagne.
Médiateur : Pierig Humeau, sociologue et maître de conférence à l’université de Limoges.
Face au retrait de l’État social et à la fermeture des commerces de proximité, elles continuent de tenir la campagne. Assistantes maternelles, auxiliaires de vie scolaire, enseignantes, aides à domicile, coiffeuses ou esthéticiennes, elles contribuent au dynamisme des villages tout en résistant aux dominations sociales et masculines.
Soirée concert : HERO ECHO et KUZU
VENDREDI 7 AVRIL – Soirée concert au Confort Moderne, avec Héro Echo, rap, et Kuzu, punk hardcore. Entrée : 5 €.
Les textes d’Héro Echo parlent de vie personnelle, d’amour et de santé mentale, mais aussi de révolution et de féminisme. Son titre Amazones, écrit pour dénoncer la misogynie de certains rappeurs, est devenu un véritable hymne anti-patriarcal, qui lui a valu une campagne de harcèlement de la fachosphère et des masculinistes. Elle y répond deux ans plus tard, avec Imbaisable.
Le groupe Kuzu s’est formé à Poitiers l’hiver dernier avec la volonté d’envoyer un hardcore énervé et toujours politique. Sensibilité libertaire, féministe et queer-friendly. Premier EP éponyme paru en octobre 2022.
Le genre en ville
SAMEDI 8 AVRIL – Promenade – atelier (non enregistrée) dans Poitiers au départ de la place Notre-Dame avec Cassini, l’association des étudiant·es géographes de l’université de Poitiers.
Selon un itinéraire savamment élaboré dans le centre-ville de Poitiers, les jeunes géographes nous emmènent dans un moment de cartographie sensible. Par l’observation, le dessin ou l’écriture, ce parcours nous propose de mettre en commun nos perceptions de l’espace en fonction du genre.
Les parcours d’émancipation
SAMEDI 8 AVRIL – Table-ronde enregistrée, avec Faustine Himène, étudiante en master 2 de sociologie à l’université de Poitiers, Léa Ikkache, entrepreneure éducation et développement durable, et Romain Philit, étudiant en année préparatoire au doctorat à l’Ehess (Cmh-Cnrs).
Médiateur : Arsène Roblin, sociologue.
Comment échapper au sexisme ordinaire de l’Université ou des écoles d’ingénieurs ? Comment construire une orientation sexuelle minoritaire dans un monde hétérosexuel ? Et comment se traduisent à l’échelle individuelle, y compris dans la sexualité, les nouvelles normes féministes et égalitaristes ?
Féminisme, féminismes : quels communs ?
SAMEDI 8 AVRIL – Table-ronde enregistrée avec Fabienne Messica, sociologue, journaliste et membre du comité national de la LDH, Fanny Alexandre, militante féministe, et Marie-Laure Noël, secrétaire départementale de Sud-Santé-Sociaux.
Si la défense de l’égalité des droits, la lutte contre les discriminations ou contre les violences faites aux femmes sont des batailles cruciales, on se demande parfois ce qui les relie aujourd’hui. La multiplicité des adjectifs accolés au féminisme (inter-sectionnel, universaliste ou écologique) ne peut-elle laisser la place à un certain universalisme qui accueille la diversité des conditions et des luttes des femmes ? Comment ces combats se jouent-ils en pratique et comment peuvent-ils dialoguer, des luttes pour l’émancipation de genre au combat syndical ?
Informations pratiques
Festival gratuit pour toutes les conférences, tables-rondes, ateliers, courts-métrages. Entrée payante pour les soirées théâtre du 6 avril et concert du 7 avril. Entrée 5 €, tarifs joker, carte culture et étudiants 2€.
Le festival a été accueilli dans ces lieux :
- ESPACE MENDÈS FRANCE, centre de culture scientifique, technique et industrielle
1 place de la Cathédrale, Poitiers — 05 49 50 33 08 emf.f - LE LOCAL, centre socio-culturel
16 rue Saint Pierre-Le-Puellier, Poitiers — 05 49 62 84 83 lelocal.asso.fr - CONFORT MODERNE , lieu culturel
185 rue du Faubourg du Pont Neuf, Poitiers — 05 49 46 08 08 confort-moderne.fr
Le festival Raisons d’agir est soutenu par la Ville de Poitiers, la région Nouvelle-Aquitaine, l’université de Poitiers, le CVEC, le CROUS, Le Local, Le Confort Moderne et l’Espace Mendès France. Il remercie également l’APSES, l’Associo, Cassini, Logos, Education World 86, la LDH, le Centre LGBTI du Poitou, le Planning familial, Greenpeace, Alternatiba, ATTAC, la Cimade, les Amis du monde Diplomatique, le département de sociologie de Poitiers et les laboratoires GRESCO et MAPP.